Chapitre 109 : Le piège se referme

• Oui, avouai-je enfin. Je me sens fatigué.

• Penses-tu que cela pourrait être à cause des substances que j’ai mis dans le lait ? me demanda-t-elle cyniquement.

• Qu’as-tu mis ? m’inquiétai-je. Le goût de fraise ! réalisai-je.

• C’était de l’arôme fraise naturel, une petite attention de ma part, que n’aurait pas eu tes maîtresses. Même si je l’ai ajouter pour masquer le reste des produits : un petit cocktail de ma composition, un mélange de somnifère, d’anti-dépresseur ainsi qu’un produit que la loi impose à ceux comme toi qui ont exagéré sexuellement, un castrateur chimique.

• Pourquoi ?

• Connais-tu l’enjeu du pari entre Ladyscar et Basile ?

• Non, répondis-je, alors que Myriam poursuivait son va-et-vient inutile, tenant surtout à me garder allongé, enfoncé dans mon cercueil.

J’étais certain, qu’à mon rythme, dans une autre position, je pouvais surmonter ce mélange, dont je soupçonnais qu’il n’avait pas complétement fait effet, J’avais bu le biberon que peu de temps auparavant et mes connaissances de chimie connaissait l’effet de latence de ces produits. Mais si elle me tenait ainsi encore une bonne demi-heure, ronronnant, je m’endormirais.

C’est ce qu’elles cherchaient à faire. Je le comprenais maintenant, tandis que, du regard, j’implorai Myriam de me relâcher.

• Myriam est mon amie d’enfance, me murmura Lise en croisant l’intention dans mon regard. C’est comme cela que Diane, la salope, l’a découverte. Elle sait aussi ce que tu m’as fait. Comment tu m’as fait violer par ces cinq hommes !

• Tu pouvais dire non.

• Non ! Tu ne sais pas ce que Maîtresse Diane a contre moi. J’ai été obligée d’accepter. Pour moi, cela restera un viol et c’est toi qui l’as organisé. Mais maintenant c’est différent. Je me suis fait de nouveaux amis.

• Ce n’était pas mon intention…

• Une partie de moi le sais, ne te méprends pas.

• Mais pas celle qui dirige tes actions en ce moment, terminai-je sa phrase, conscient qu’elle possédait, comme moi, une part de double personnalité pour accepter ainsi ce qui lui arrivait.

• Exact. Celle-là s’appelle vengeance. Myriam va continuer à te bercer, faisant semblant de prendre ton plaisir avec ton petit zizi tout mou. Pendant ce temps, pour que tu t’endormes, je vais te raconter une histoire, ce qui va se passer pour toi pendant ton sommeil.

Nous allons vérifier que tu n’as pas été capable de jouir en elle. Globalement cela signifie, à l’enjeu du pari, que tu seras classé comme homosexuel car hier avec les mecs, cela ne t’avait pas posé de problème. Tu avais assuré. Basile va gagner et alors et tu lui appartiendras.

• Je ne la sens même plus, commenta Myriam sans arrêter ses mouvements inutiles.

• Et si j’avais choisi Valérie ?

• Cela aurait été plus difficile. Nous serions probablement intervenus pour te casser ton excitation. Nous ne sommes pas que deux dans ce coup.

• Basile, son soumis Pixie, Sébastien énumérai-je en me rappelant de la soirée d’hier.

• Pas seulement.

• Des Maîtresses concurrentes de Ladyscar ?

• Une seule, mais c’est suffisant pour que tout tourne comme nous le désirions. Basile a eu récemment des démêlés avec un de ses soumis. C’est Maître Lucifer qui l’a sorti de là et quelque part qui le tient au chantage ou du moins à la reconnaissance. Le monde est petit. Maître Lucifer sait que Maîtresse Diane tente de le concurrencer. Tu as été la goutte d’eau qui l’a décidé à intervenir.

J’avais de plus en plus de mal à rester éveillé, mais je voulais en savoir le plus possible et le répéter à ma maîtresse, si je la recroisais, car l’avenir, comme mon esprit, s’assombrissait à chaque instant qui passait.

• Maître Lucifer a décidé que tu ne devais plus faire partie de son club, mais du sien. Normalement il espérait obtenir ce qu’il voulait ce midi, mais cela ne s’est pas passé comme prévu. Il a été dépassé par tes réactions. Alors il y avait le plan B, plus sûr, le pari de Basile.

• Ne lui raconte pas tout, dit Myriam, tout en continuant à faire semblant d’activer mon sexe en elle.

Ce dernier en était déjà sorti et se faisait piétiner par le haut de ses cuisses, comme on frappe un homme à terre, elle s’acharnait sur ma verge vaincue étalée dans le sable de l’arène symbolique.

• Il ne pourra rien dire à Ladyscar ni à Maîtresse Diane. Sous peu, il va fermer les yeux. On vérifiera son préservatif, il sera vide et Basile l’emportera avec lui avant qu’il ne se réveille, lui répondit-elle.

• Mais en cours de mathématique demain, je vais la revoir.

• Tu crois vraiment qu’après ce weekend, tu reprendras ta petite vie bourgeoise. A ton réveil tu seras enfermé dans une cage, secrète, appartenant à Maître Lucifer. Il te transformera jusqu’à ce que tu ressembles aux deux autres.

• Les bébés du parc ?

• Oui, ce sont les deux seuls hommes qui se sont dressés un jour devant Maître Lucifer. Ceux qui se sont opposés à lui et tu finiras pareil. Le deuxième, celui que tu as frappé, était le soumis de Basile. Il a refusé l’arrangement financier que lui proposait le Maître. Il a voulu porter plainte contre lui aussi. Il a disparu depuis. Officiellement, il se serait suicidé.

• C’est ce que Lucifer a prévu pour moi ? Mon suicide officiel ?

• Je ne sais pas. C’est probable. Il te torturera jusqu’à ce que tu t’offres à lui, que tu écrives une lettre quelconque qu’il expliquera ta disparition, un suicide ou un départ à l’étranger, que sais-je ? Les périodes, juste après le baccalauréat, peuvent être difficiles pour quelqu’un d’aussi jeune que toi.

• Ne crois-tu pas que quelqu’un finisse par dire la vérité, par la découvrir et que tout le monde soit arrêté.

• Il n’y a pas eu de problème pour les deux premiers. Qu’est-ce qui te fais croire que ce sera différent pour toi ? De plus, si cela devait arriver, tu devrais probablement mourir et disparaître. Peut-être que ceux qui savent ne voudront pas ta mort ? Tu penses à tes maîtresses ou à tes copines. Outre le fait que cela les mettrait en danger, elles ne pourront rien y faire. Elles ne pourront rien pour toi sans risquer pour ta vie.

• Qu’est-ce que cela changerait, si je devais rester dans cet état ou mourir ?

Je crois que ce fut la dernière phrase que je prononçai avant de sombrer dans un sommeil, moins noir que mon avenir, et que je soupçonnai d’être le dernier de liberté.